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PATAXICO
20 juin 2008

Sucre & Potosi

Hola todo el mundo!

Sucre... On s'apercoit au fur et a mesure du voyage que l'image que l'on se fait d'un endroit depend pas mal du contexte. Pour Sucre, nous avions eu quelques avis negatifs sur la ville, a tel point qu'on avait deconseille a Nath et Ludo d'y passer. Finalement, ils ont insiste et nous nous sommes quand meme mis d'accord pour se retrouver la bas.

Apres 2 semaines en Bolivie a frequenter des hotels pas toujours nickels, a manger absolument toujours la meme chose (milanaise, encore..., riz + frites), a attendre les bus a chaque fois pendant quelques heures, a passer des nuits d'insomnie sur des pistes cahotiques, a ne croiser aucun touristes-potes (a part Pierre-Yves un breton 1h un soir), a ne pas pouvoir tenir de vraies bonnes discussions avec les locaux (sauf avec Lisbeth en attendant un bus pendant 2h, mais on a encore beaucoup de progres a faire en espagnol...), a esperer manger un soir un truc sympa pour combler ces manques de rencontres (et non, on aura seulement trouve un pauvre hamburger...), a changer d'hotels tous les jours, a devoir payer 2 fois une chambre d'hotel parce que les gerants avaient zappe qu'on avait deja paye le matin... Bref tous ces petits trucs font qu'on revait, finalement, d'arriver a Sucre et de s'y poser un moment, de pouvoir manger des plats differents, de se mettre dans un hotel confortable (15€ une suite chez un allemand de 55 ans et sa femme bolivienne, avec terrasse donnant sur toute la ville..., on n'allait pas se priver!). Ca et surtout le fait de savoir qu'on allait y retrouver Nath et Ludo quelques jours apres nous ont donne une image super positive de la ville. Sucre est tranquille (200 000 habitants), belle et blanche, a 2500m d'altitude, avec un climat clement. Si bien qu'on s'est dit : "On s'y verrait presque y vivre!"

En prime:
- le dimanche, journee "remise en forme" avec l'utilisation des echantillons et des masques envoyes par la Sylviotte et grosse sieste pour Vincent,
- un petit moment a regarder une course de voitures (un paquet de 206!) en plein centre-ville, ca cree une sacree animation,
- le lundi, une petite visite et ballade tranquille dans les environs au cratere de Maragua avec chauffeur et guide. Le guide, Jose-Luis est bolivien et voyageur! Il a vecu a Lyon, Paris, Barcelone, Amsterdam, Montreal... donc visite en francais, ca repose,
- des retrouvailles hysterico-emouvantes avec Nath et Ludo, le mardi matin.

Depart prevu le mercredi pour Potosi. Mais la, c'est le drame! D'apres les informations qu'on nous donne, pas moyen d'aller a Potosi les prochains jours a cause des blocus que font les miniers autour de Potosi. La raison : de nouvelles taxes que le gouvernement leur impose (a priori 80% d'impots en plus, ca peut se comprendre qu'ils soinet mecontents...). Donc, aucun bus ne peut passer par la route Sucre-Potosi. On pourrait essayer avec un taxi mais seulement jusqu'au premier blocus, situe a 25 kms de Potosi, apres c'est le mystere pour savoir comment arriver jusqu'a la ville et dans quel etat d'esprit sont les manifestants.
Bon, on se met tous d'accord pour tenter le coup quand meme. Vive l'aventure, hein! Nous voila donc partis, mercredi a 13h dans un taxi qui nous depose comme prevu a 14h45 devant le premier blocus des manifestants. Effectivement, pas moyen d'aller plus loin, un gros tas de terre nous bloque le passage. Quelques gars sont la, tranquilles. On nous dit d'aller de l'autre cote du barrage pour choper un taxi, a 10 min de marche.  1 h apres (les boliviens ont une drole de maniere d'evaluer les distance), les sacs sur le dos, le soleil qui tape, les gens qui se marrent en nous croisant, on se retrouve a l'autre extremite du blocus, ou il y a un peu plus de manifestants, mais toujours une bonne ambiance tranquille : les gars jouent au foot, aux cartes, discutent, bref aucune agressivite. Tant mieux, j'apprehendais un peu. On arrive a choper un taxi un peu plus loin. Mais mauvaise nouvelle, il y a un autre blocus quelques kilometres plus loin et il ne peut donc pas nous amener jusqu'a Potosi... C'est quand meme toujours ca a faire en moins a pied. On y va, pas le choix, nous n'allons pas dormir la. Deuxieme blocus : des camions et des bus en travers barrent le passage des vehicules. Toujours cette ambiance tranquille, les gens vendent des boissons, a grignoter... 1/4 h de marche apres (pas plus cette fois), des taxis attendent de l'autre cote du deuxieme blocus et c'est bon, en route direct pour Potosi. Nous y arrivons vers 17h. Ouf, on est passe!!!!

Potosi, 4000m d'altitude, la plus haute ville du monde de plus de 100 000 habitants. Nos visites de la ville sont ponctuees des BANG!!! des petards et explosions des manifestants sur la place de la ville. C'est un peu chaud quand meme, meme si l'ambiance est jusqu'a present encore assez cool.
Quelques mots sur l'histoire de Potosi, on ne peut pas y echapper, cette ville est mythique... Un indien decouvre la richesse du Cerro Rico en 1545. Le Cerro Rico est la montagne qui est au pied de la ville et qui est d'une richesse en minerai absolument incroyable. Potosi devint, a partir de cette date, une mine gigantesque qui permit d'elever la ville  au rang de "ville imperiale", la seule d'Amerique du Sud. Potosi est devenue le berceau du capitalisme (voir Vincent pour plus d'infos...). Les mines ont produit une quantite phenomenale d'argent (certains disent qu'il en serait sorti de quoi paver, en argent, une 2 voies d'ici jusqu'a Barcelone). Elles  sont toujours en activite mais maintenant, les mineraux extraits sont surtout l'etain et du zinc.
Evidemment, les mines se visitent. La encore, petite apprehension avant de passer quelques heures a l'interieur des mines... Nous sommes tous les 4 et un guide nous accompagne. Au debut, l'entree dans la mine se fait doucement, dans des galeries plutot basses, mais respirables et moi, qui ne suis pas "tres grande", j'ai a peine besoin de me baisser. On fait connaissance avec le Dieu des miniers, decoré, avec une tete de diable, plein de feuilles de coca (les offrandes), un foetus de lama seche a ses pieds pour l'offrande a la Pachamama, la terre mere nouriciere. Impressionnant... Puis, les galeries se font de plus en plus etroites, on avance a 4 pattes, en se glissant entre les roches, respirant une tonne de poussiere, descendant les echelles assez raides en essayant de ne pas tomber dans les trous entre l'extremite des echelles et la roche... Heureusement, on s'est arrete avant de traverser un trou de 100m de profondeur sur une planche de bois de 10cm de large... Les gars passent par la regulierement. Jean-Michel, il y a de quoi faire ici en terme de securite!!! La remontee a ete plutot raide et difficile, crachant nos poumons a chaque echelle (le tout a 4300m d'altitude...). Nous n'avons pas croise beaucoup de mineurs qui travaillaient, surement a cause de l'heure du dejeuner et des blocus... D'apres notre guide : " la Bolivie est un mendiant assis sur une chaise d'or, etant donne toutes les richesses du sol ; il nous manque l'education pour pouvoir evoluer et ca depend du gouvernement qui est corrompu...". Lui avait travaille dans les mines entre l'age de 13 et 20 ans et est maintenant guide depuis 22 ans. Contents de voir le ciel et le soleil a la sortie!

L'apres-midi, visite du couvent "Santa Teresa". Incroyablement interessant. Construit en 1685, 21 soeurs carmelites y vivaient. Pour y entrer, il fallait payer une dot de 2000 pieces d'or (soit 100 000$ actuels) . A ce prix la, il s'agissait seulement des filles de l'aristocratie espagnol. Une fois entree dans le couvent a l'age de 15 ans, plus moyen de voir qui que ce soit de l'exterieur pendant le reste de leur vie. Parloir avec la famille 1h par mois, avec rideau opaque et grilles, sous l'oeil d'autres soeurs. Interdiction de parler de la journee sauf 30min apres chaque repas dans la salle de "recreation". Sinon, au programme : confitures, broderies, confection d'osties, fabrication de silices et fouets pour l'auto-flagellation, jardinage. Ne pas oublier de  sonner les cloches et d' assister aux messes... Avoir une fille dans ce couvent etait une grande fierte pour la famille et les places etaient tres prisees, il ne restait qu'a attendre qu'une soeur meurre et libere sa place.

Bref, entre les soeurs emprisonnees et les mineurs a la duree de vie plutot courte, nous nous sommes dits que nous etions quand meme bien contents d'etre nes en France au XXeme siecle.

Nous esperons nous en aller pour Uyuni cet apres-midi, mais le blocus continue autour de Potosi... Uyuni est le point de depart du Salar ou nous passerons 4 a 5 jours.

Krik


1 Lea dans l'album photo correspondant

Pas de prenom en plus cette fois ci


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Commentaires
V
Bonjour Christelle,<br /> <br /> Bon anniversaire et welcome to the group30 ..as of me :-)<br /> <br /> I hope this year will bring you all good things in your life.<br /> <br /> And i wish you a very pleasent stay at CUBA.<br /> <br /> Vikrant
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P
On sent que le chantier vous manquait: franchir tous ces barrages pour y arriver! C'est bon hein de remettre un casque?<br /> Krik, retiens Vincent, après son épisode sur le Che il va bien prendre le maquis avec les manifs... Bon, si vous restez bloqués à Potosi, attendez patiemment au couvent en tricotant des bonnets et on viendra vous chercher.<br /> Bon courage à Nath et Ludo pour l'acclimatation roots.<br /> Poune
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PATAXICO
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